A 12h00 précises, la passation du pouvoir tant appréhendée et finalement peu concevable il y a quelque mois s’est faite. Trump a été officiellement investi dans ses fonctions de 45eme président des Etats Unis. L’Homme à la cravate rouge flamboyante, et les cheveux blonds impeccablement disposés est entré dans l’Histoire de la première puissance mondiale. “Ca ira ” avait dit Obama la veille de l’investiture.
C’est ce que l’on espère, la cérémonie n’a en tout cas pas été très probante et Donald Trump n’a malheureusement pas surpris grand monde dans le discours populiste qu’il a tenu devant une foule de plusieurs milliers de personnes au Capitole.
Après l’entrée du Vice Président Mike Pencer qui a prêté serment sur la Bible, Donald Trump arrive, d’un air qui semble être grave bien qu’il esquisse un sourire devant la caméra avant de s’exposer au regard de la foule – enthousiaste mais sans excès- qui l’attend. La chorale de l’université de Missouri se met alors à chanter et est saluée par de vifs applaudissements. Arrive enfin le moment tant attendu du discours du nouveau président élu, après la bénédiction et le “God Bless America” de plusieurs pasteurs ( dont Samuel Rodriguez et Paula White). Ivana Trump tient deux Bibles (celle de Lincoln, qui avait également servi à Obama, et la sienne) et son mari la main posée dessus et l’autre levée, prête serment devant Dieu et devant l’Amérique de servir et protéger son pays.
Il entame enfin son discours, en commençant par remercier Michelle et Barack Obama, mais se lance rapidement dans le discours populiste que nous lui connaissons. Pour cela, on retrouve une totale cohérence entre ses propos de campagne et son discours d’investiture. Il commence par dresser un bilan larmoyant de la situation américaine, trop longtemps mise de côté au profit de l’étranger, délaissée dans le but d’aider d’autres pays dans le monde, Trump affirme que désormais les américains ne seront plus jamais relégués au second plan et que cela sera toujours “ America fisrt”, slogan qu’il a martelé tout au long de sa campagne. Les Etats Unis ont été trop longtemps dirigés par une élite, une classe politique qui ne se préoccupait pas des américains moyens, Trump compte ainsi rendre au peuple le pouvoir qui lui appartient. C’est amusant comme ses propos peuvent faire écho à ceux de certains politiques de chez nous… On rend le pouvoir au peuple me dites vous ? Il est vrai que Trump ne fait pas partie de “l’élite” du pays, j’entends par là une des grandes puissances économiques, et qu’il n’a pas composé son gouvernement d’amis et d’anciens de Goldman Sachs…
C’est donc le discours typique d’un populiste aveuglé par un protectionnisme insensé voulant “acheter américain et embaucher américain” pour remettre le pays au travail, qui est mis en exergue. Pour cela, il souhaite faire des politiques de grands travaux et construire de nouvelles routes, des chemins de fer, bref arrêter de distribuer l’argent des classes moyennes au reste du monde et stopper les délocalisations ( Rappelle-t-on que les Chinois sont les premiers créditeurs des Etats Unis à hauteur de 1 270.5 Milliards de dollars? ) Le thème sécurité a été également mis sur la table, Trump a la ferme résolution d’éradiquer le terrorisme dans le monde, ce qui lui permet de rassembler les Américains sous la même bannière “ qui que vous soyez, si vous êtes Américains, le même sang patriotique coule dans vos veines”.
Il clôt son discours avec un “God Bless America”, sous des applaudissements modérés.
C’est alors que la jeune Jackie Evancho, 16 ans, révélation de l’émission “America’s got talent” de 2010, entame l’hymne américain avec une voix fluette et qui semble peu sûre, quel contraste avec l’hymne de Beyoncé en 2013 pour la seconde investiture d’Obama!
Pendant ce temps là des manifestants anti-Trump s’étaient regroupés devant la Maison Blanche pour exprimer leur mécontentement avec des pancartes “Dump Trump” ( “Jetez Trump”), quelques manifestations dans le monde ont également eu lieu comme à Berlin ou bien en Belgique …
Grâce à Trump, “ America will start winning again”, quelle chance pour les Américains !