Ainsi,
Tandis que les arômes de la menthe embaument la pièce,
Je me remémore ces larmes qui me déchirent les entrailles,
L’époque où l’écriture m’était facile,
L’époque où je savais caresser les mots de mes lèvres écarlates.
Et ce fut un basculement terrible.
Une mare de feuilles et de crayons laissés à l’abandon.
Et par de nombreuses tentatives, rien ne revint.
L’estompe incertaine de souvenirs effacés dans le passé.
L’inspiration qui vire de bord et passe sur l’autre rive.
Me laissant me noyer dans les tréfonds de l’océan obscur et glacial.
Laissant place aux tentacules puissantes et visqueuses du poulpe puant de plastique.
Du liquide noir entrant dans mes bronches, m’étouffant.
Je suffoque et vois trouble.
Je meurs ainsi.
Jusqu’à ce que les bras fort de la pieuvre me rattrape,
Jusqu’au don de son encre ébène.
Me remonte à la surface.
Sur l’île, scrutant le ciel,
Et à force de prières la mouette vint.
Grognasse s’installa à mes pieds,
M’offrant sa plus belle plume blanche.
Et sous son cri strident l’écriture palpitante renait.